Qualité de l'air
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La
surveillance de la qualité de l'air dans nos communes est une préoccupation
majeure de notre association. A l'initiative d'ARBRES, deux campagnes de
mesures de polluants atmosphériques indicateurs ont été réalisées à Oberschaeffolsheim
par l'ASPA (Association pour la Surveillance et l'Etude de la Pollution
Atmosphérique en Alsace, http://www.atmo-alsace.net/francais/aspa/cdr_aspa.htm,
rapports n°98091601-I-D et 00062802-I-D). Pour qualifier les niveaux de
pollution, l'ASPA s'appuie sur des composés indicateurs : |
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Les principales
sources d'émission de polluants dans nos villages (année de référence
1997 pour les valeurs) sont la tuilerie STURM (156 tonnes de SO2,
36 tonnes de NO/NO2, 71 tonnes de CO et 4 tonnes de poussières
par an), les transports (54 tonnes de NO/NO2, 212 tonnes
de CO, 35 tonnes de COV et 4 tonnes de poussières par an) et les
petites installations de combustion (usage résidentiel et tertiaire;
71 tonnes de CO, 8 tonnes de COV et 2 tonnes de poussières par an) (source
ASPA). |
En
termes techniques de qualité de l'air, nos villages peuvent être
classés comme un "site périurbain de fond" (source ASPA).
Le taux moyen des oxydes d'azote (NO et NO2) est globalement
inférieur à celui que l'on peut trouver au centre de Strasbourg.
La variation des profils d'oxydes d'azote durant la journée rend compte
des pointes de trafic du matin et du soir dans les villages et sur
la RN4, mais aussi dans la partie sud de l'agglomération strasbourgeoise.
Le fond d'ozone est plus important qu'au centre de Strasbourg.
En effet, les taux de polluants secondaires comme l'ozone sont souvent plus
élevés dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Les niveaux de
dioxyde de soufre connaissent des épisodes élevés (maxima
horaires relevés jusqu'à 159 µg/m3) essentiellement liés à des
dysfonctionnements des installations de la tuilerie STURM, sans toutefois
atteindre les valeurs limites recommandées (300 µg/m3). Une influence
lointaine de la raffinerie de Reichstett a également été notée. Une
augmentation locale et ponctuelle de la pollution en poussières a
pu être observée, mais la source de ce phénomène n'a pu être identifiée.
Les activités du centre de compostage LINGENHELD provoquent quant
à elles des épisodes d'odeurs qui, sans être forcément nuisibles à la santé,
n'en sont pas moins nauséabondes et n'ont rien à envier aux émanations des
élevages industriels.
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Dossier
Briqueterie Sturm
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Tuileries
d'Achenheim : elles sont à l'origine de notre association !
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Il s'agit en fait de la briqueterie que vous apercevez en contrebas sur votre gauche avant d'arriver à Achenheim en venant de Strasbourg. Une série de bâtiments industriels, une grande cheminée un peu raccourcie par la tempête de décembre 1999 et des rangées de palettes de briques et de hourdis alignées comme pour la parade et entassées sur plusieurs niveaux. Jusqu'en 1991 à part le problème des boues laissées par les camions livreurs et celui de la densité de circulation de ces mêmes camions, l'usine ne faisait pas parler d'elle localement. A partir du moment où elle a procédé au remplacement d'un four de cuisson de briques et d'une nouvelle cheminée, elle est devenue le principal sujet de préoccupation de beaucoup d'habitants d'Achenheim et d'Oberschaeffolsheim.En 1992 une pétition rédigée par deux habitantes demeurant à proximité avait déjà circulé et abouti à des réunions entre la direction, la Mairie d'Achenheim et les riverains incommodés par les odeurs, tout cela sans grands résultats. C'est au mois d'août 1995 qu'un autre proche voisin a lancé dans la nature un tract intitulé "Les Tuileries : ça commence à bien faire" qui a eu un certain retentissement et qui est en quelque sorte à l'origine d'ARBRES, puisqu'il a permis à quelques uns de se rencontrer, de discuter du problème et finalement de décider de créer notre association. A l'époque il fallait une bonne dose de naïveté ou d'inconscience pour s'en prendre aux Tuileries. C'était très mal vu à Achenheim. Les raisons on les connaît : les emplois procurés à pas mal de gens du village, la manne budgétaire que représente la taxe professionnelle (dont profite également Oberschaeffolsheim dans une moindre mesure), les rapports professionnels entretenus avec les maires successifs dont l'avant dernier, disparu récemment, était un ancien directeur de l'usine. Dans les premiers temps notre association a été superbement ignorée, les courriers et demandes de prises de contact étant restées sans réponse de la part des différents responsables de la briqueterie. Il a fallu une première manifestation contre la pollution organisée le samedi 8 juin 1996 et à laquelle ont pris part de nombreux habitants des trois villages pour qu'enfin on nous prenne au sérieux. Un cortège d'environ 200 personnes formé au départ de Wolfisheim, encadré par les gendarmes et grossi au fur et à mesure de sa progression, s'était rendu à proximité de la briqueterie pour y exprimer sa colère. L'installation en mai 1996 d'un dispositif de post-combustion devait sérieusement diminuer l'émission de composés organiques volatils ( C.O.V.) tels que benzène et toluène, produits cancérigènes; mais le dioxyde de soufre SO2 et l'acide fluorhydrique qui piquent les yeux, brûlent nez et gorge ou irritent les bronches (cf. la bronchiolite du nourrisson dont l'augmentation a été remarquée par les médecins du secteur), menacent encore la santé. Invisibles, ces gaz agissent sans odeurs. La prise de contrôle des Tuileries Sturm par le groupe autrichien Wienerberger a permis d'ouvrir un dialogue constructif entre le comité d'ARBRES et la direction technique, concrétisé par des contacts suivis et des rencontres régulières, notamment avec l'ingénieur-qualité, nettement plus réceptif que son directeur. Nous avons obtenu la construction d'une enceinte pour atténuer le bruit du vibreur (la porte du local avait été emportée par la tempête de décembre 1999) et continuons à surveiller l'ensemble des analyses de fumées dont les résultats semblent assez encourageants : suppression des odeurs (sauf en cas des pannes ponctuelles du système de traitement de fumées), respect des normes (pour autant qu'elles n'aient pas été faussées par l'adjonction de chaux avant l'arrivée "inopinée" des techniciens de la DRIRE chargés de procéder aux analyses), baisse effective de la pollution. Pourtant la situation n'est pas aussi réjouissante qu'elle en a l'air. Les deux campagnes de mesures de polluants atmosphériques effectuées par le camion-laboratoire de l'ASPA (Association pour la Surveillance et l'Etude de la Pollution Atmosphérique en Alsace) montrent que l'usine émet chaque année au minimum 156 tonnes de SO2 et rejette également dans l'environnement des polluants à risque cancérigène, comme le prouve l'étude de toxicité génétique menée par le Laboratoire de Biologie Végétale Appliquée de l'IUT Louis Pasteur et l'Institut de Biologie Moléculaire des Plantes du CNRS. Participent également fortement à ces rejets les centaines de camions (ceux des Tuilerie ont été vendus à la Guémarienne des Transports et leurs chauffeurs mis en pré-retraite) qui quotidiennement apportent la matière première, marnes extraites dans la carrière de Lixhausen, ciment, gravier et ferraillage ainsi que les semi- remorques qui cherchent les produits finis. Plus que jamais il importe que nous restions extrêmement vigilants sur ce qui se passe tout à côté de chez nous et au-dessus de nous. Il ne faut en aucun cas que les profits et autres arguments commerciaux l'emportent sur les questions de santé publique, comme tendraient à le prouver hélas beaucoup d'exemples récents. |
Dossier
Lingenheld
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A 2 ou 3 km à vol d'oiseau de nos villages l'entreprise de travaux publics LINGENHELD a installé depuis quelques années un Centre de Traitement de Déchets qui se présente sous forme de Plate-Forme dont les activités multiples sont les suivantes:
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Face au dynamisme et aux bonnes intentions de cet entrepreneur, ARBRES n'est pas resté les 2 pieds dans le même sabot et s'intéresse de près à l'ensemble de ces activités:
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Nous restons vigilants et mettrons sur ce site toutes les informations techniques sur les nuisances olfactives et la pollution atmosphérique au fur et à mesure de l'évolution de la Plate-Forme. Pour plus d'infos se reporter à la rubrique ARBRES INFOS. |
Dossier
porcheries
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Les porcheries industrielles d'Alsace |
Ainsi que la presse nous en informe régulièrement, des projets de porcheries industrielles menacent l'environnement alsacien : à Ittenheim ; à Hurtigheim, à Schnersheim, à Wintzenbach, à Baldenheim …etc… Il s'agit d' établissements de capacité relativement importante, entre 1.500 et 4.000 porcs où les animaux sont élevés en batteries dans des conditions indignes de notre civilisation. Outre cela, ces élevages génèrent des nuisances olfactives et des pollutions des sols, des rivières et de la nappe phréatique considérables et pratiquement impossibles à éliminer pour ces dernières. On sait combien la situation est grave en Bretagne où pratiquement toutes les rivières sont atteintes et où la population ne peut plus utiliser l'eau du robinet pour l'alimentation. On ne sait pas assez que la nappe phréatique rhénane se détériore au fil des ans à cause des excès de nitrates et de pesticides et que bientôt nous ne pourrons plus boire son eau sans traitements. On a aussi à l'esprit à quoi conduit cette agriculture industrielle quand on voit les résultats dans le domaine des bovins. Un projet de porcherie à Ittenheim nous a concernés particulièrement puisque que celle-ci se situait très proche de nos villages et que le plan d'épandage prévu encerclait Achenheim et Oberschaeffolsheim. D'une capacité de 2.300 places, elle venait en adition à la porcherie existante 950 places. Malgré une forte mobilisation des élus (les conseils municipaux des villages avoisinants ont pour la plupart voté des motions contre ce projet), des populations et des associations, l'enquête d'utilité publique, d'une partialité honteuse, a émis des conclusions favorables. Les responsables politiques avaient cependant réussi à convaincre le représentant de l'Etat, à qui revient la décision finale, de traiter le projet en accord avec les sensibilités exprimées. A la faveur de l'été 1999 et de mouvements préfectoraux, les lobbies ont réussi à faire passer ce dossier à la signature du Préfet par intérim donnant ainsi l'autorisation d'exploitation. La Mairie d'Ittenheim qui ne veut pas de cette nouvelle installation a refusé le permis de construire mais a été condamnée par le Tribunal Administratif de Nancy à annuler cette décision. Ayant fait appel de ce jugement et refusant ainsi de donner ce permis elle a vu l'agriculteur porteur du projet déposer une nouvelle demande de permis de construire. ARBRES est intervenu avec l'appui d'Alsace Nature pour soutenir l'association ALIZE (Ackerland Lisier Zéro, créée par les habitants de Ittenheim et Hurtigheim pour s'opposer à ce projet) sur le plan juridique. L'étude des documents a montré que le projet ne permettait pas d'engager un contentieux tant le dossier avait été préparé avec minutie, respectant à la lettre les réglementations en vigueur. Alsace Nature a donc suggéré au maire d'Ittenheim de rechercher les failles du côté du permis de construire. Ainsi, au cours de l'instruction de la deuxième demande de permis, des insuffisances suffisantes pour justifier un nouveau refus ont été relevées (débit insuffisant du réseau d'incendie et non respect de la distance réglementaire minimale avec la porcherie existante). Le projet paraît donc arrêté et nous espérons que cela laissera suffisamment de temps pour que, suite à la sensibilisation toujours plus grande à ces problèmes et sous la pression des associations, la réglementation évolue de telle manière que ces porcheries ne puissent plus être autorisées.
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Le combat de A.R.B.R.E.S.
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Lorsque vous vous rendez d'Achenheim à Ittenheim vous la sentez avant de la voir , même avec les vitres de la voiture fermées. Il s'agit bien sûr de la porcherie d'Ittenheim dont les effluves vous chatouillent désagréablement les narines. Pour peu que souffle le vent du nord ces odeurs arrivent jusqu'aux nez des habitants des premiers lotissements d'Achenheim et de Breuschwickersheim. Mais la plupart du temps ce sont les gens d'Ittenheim qui dégustent. Dès octobre 1996 à la suite d'une plainte de l'un de nos adhérents nous avons été amenés à enquêter sur cette entreprise créée en 1987. D'après les renseignements alors recueillis auprès de la DRIRE c'était une entreprise exemplaire pour son hygiène et sa salubrité. Par ailleurs nous avions également étudié le dossier d'impact de cette installation classée afin d'évaluer les nuisances occasionnées par un projet d'extension et ce, bien que l'enquête ait déjà été close à ce moment-là. En réalité il s'agissait non d'une extension mais de la construction prévue par le fils d'une nouvelle porcherie de 2290 places à côté de l'élevage de 945 porcs exploité par le père. De nombreuses protestations se sont alors élevées. Dans sa séance du 20 avril 1998 le conseil municipal d'Ittenheim s'était prononcé contre ce projet (par 15 voix contre 3); il avait été suivi le 22 juin de la même année par les conseillers d'Achenheim qui avaient ajouté dans leur délibération qu'ils seraient prêts à entreprendre toutes démarches et toutes actions pour protéger la qualité de vie dans leur village. Malgré cette opposition unanime des élus le Bureau de l'environnement et de l'urbanisme de la Préfecture du Bas-Rhin, profitant de la chaleur et de la quiétude des vacances de l'été 1999 et n'escomptant sans doute aucune réaction, a autorisé le fils en question à exploiter un élevage de 1376 porcs de plus de 30 kg à Ittenheim (arrêté du 27 juillet et avis publié le 6 août dans les DNA) . La suite de ce feuilleton vous la trouverez dans l'article "Le coup bas de la Préfecture" d'ARBRES Infos n° 11 d'octobre 1999, disponible en téléchargement sous la rubrique Archives. Si encore il n'était question que de nuisances olfactives, ce ne serait que demi mal mais il faut aussi se débarrasser du lisier et les zones d'épandage sont principalement situées sur le ban d'Achenheim, grâce à l'accord donné par quelques propriétaires de terrains, avec tous les risques de pollution de la nappe phréatique que comporte un tel épandage. L'exemple de l'arrière-pays breton, dont l'eau n'est plus potable, n'aura-t-il servi à rien ? |