LES TUILERIES : ÇA COMMENCE A BIEN FAIRE !
"Awer jetzt langts Biegott"

Ceci n'est pas une lettre anonyme ni une pétition mais un cri de colère et de protestation.

L'auteur de ces lignes en a ras-le-bol des nuisances provoquées par les Tuileries d'Achenheim ! Il faut dire qu'il est installé aux premières loges et qu'il "bénéficie" à la fois du vacarme incessant des poids-lourds, des fumées de leur pot d'échappement, de la poussière qu'ils soulèvent, du tapage nocturne de la fabrique et des odeurs nauséabondes émanant de sa cheminée, sans parler de la dévalorisation de sa maison que tout cela entraîne. Il y a 13 ans quand il a construit dans ce charmant village, il avait pourtant cru pouvoir profiter du calme et de sérénité de la campagne tout en restant à proximité de la ville.

A l'époque les Tuileries, c'était tout à fait supportable (cela mettait un peu d'animation). Aujourd'hui, en raison de la diversification et de l'augmentation de leur production, de l'élargissement de leur clientèle dont une grande partie vient d'outre-Rhin, le seuil de tolérance est largement dépassé et d'année en année cela ne fait qu'empirer. On a coutume de dire "Quand le bâtiment va, tout va": pour nous ce n'est certainement pas le cas! Alors, que faut-il faire : continuer à subir, partir ou réagir devant cette situation de plus en plus intenable ? C'est la 3° solution qui me semble la seule valable, à condition, bien entendu, de pas être seul à "râler" chacun dans son coin ni d'agir en ordre dispersé. Conclusion : faisons nôtre le proverbe "Aide-toi et le ciel t'aidera" et regroupons-nous, créons une association de défense de nos intérêts et unissons nos efforts pour faire entendre notre voix, tant auprès des responsables des Tuileries (y compris chez les décideurs délocalisés à présent en Autriche), que de tous nos élus et des diverses instances compétentes, qui sinon ne lèveront pas le petit doigt. Plus nous serons nombreux à protester, plus nous aurons de poids et plus grandes seront nos chances d'être écoutés et entendus. Bien sûr, il ne s'agit en aucune façon d'exiger la fermeture de cette usine, ni son transfert (si tel était le cas, on entendrait le chantage à l'emploi que cela provoquerait et le mécontentement compréhensible de nos concitoyens qui y trouvent là leur gagne- pain). Il faut admettre cependant qu'une cohabitation entre une implantation industrielle de cette envergure et les proches zones résidentielles est de nos jours complètement anachronique et nécessiterait des mesures techniques conséquentes et une infrastructure routière adéquate (Il existe pourtant dans ce département de nombreuses zones et friches industrielles, bien mieux adaptées et desservies, facilement accessibles par autoroute, rail et voie d'eau et éloignées de tout habitat).

A signaler que les habitants des lotissements Notre-Dame et des Prunus à Achenheim ne sont pas les seuls touchés, ni même les riverains de la rue du Canal et de la rue Bourgend mais également ceux des communes voisines traversées par le flot ininterrompu de camions et semi-remorques, notamment les gens qui demeurent en bordure des rues du Gal De Gaulle à Oberschaeffolsheim, du Gal Leclerc et de la rue d'Oberhausbergen à Wolfisheim). Ces deux communes étant par ailleurs soumises à cause des vents dominants aux émanations malodorantes, dont on ne connaît pas le degré exact de nocivité, malgré la parution de plusieurs communiqués officiels qui se voulaient rassurants et qui n'ont, semble-t-il, guère convaincu les médecins du secteur (Souvenez-vous des nuages de poussières radioactives de la centrale nucléaire de Tchnernobyl auxquels le Rhin a par miracle fait barrage!). On nous rétorquera probablement que les Tuileries contribuent pour une part non négligeable aux recettes budgétaires locales, que sans cette manne providentielle nos impôts locaux s'en seraient trouvés sérieusement augmentés et qu'il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d'or. C'est sans doute vrai mais cela n'a pas empêché ma taxe d'habitation de grimper de 170,13 % depuis 1983 et ma taxe foncière de 119,84 % depuis 1985, autrement dit elles on été multipliées par 2.7, respectivement 2.2 (les montants pour 1995 ne sont pas encore connus mais nul doute que cette progression va se poursuivre) et ce, magré la "chance" que nous avons à Achenheim de ne pas faire partie de la communauté urbaine de Strasbourg. Aussi, dès lors que nous payons ces impôts "plein pot", nous sommes également en droit d'exiger une certaine qualité de vie et un minimum de tranquillité, à l'instar de ce que connaissent d'autres quartiers où les résidents n'ont pas à faire face à de tels problèmes (et non pas d'être réveillés en sursaut comme ce fut le cas la nuit dernière vers deux heures du matin par un camion déboulant à toute vitesse). A vous de décider de la suite qu'il convient de donner à cette affaire.

Si vous avez pris la peine de me lire jusqu'au bout, ce n'est pas déjà si mal : je n'aurai pas entièrement perdu mon temps, quitte sans doute à m'être fait de solides et durables inimitiés du côté des Tuileries. Si, après cela vous estimez ne pas être concerné, soyez sympa, je vous en prie : ne jetez pas cette feuille au panier, remettez-la à votre voisin ou voisine que cela pourrait peut-être éventuellement intéresser. Par contre, si vous pensez que cela vaut tout de même la peine de se montrer solidaire et de se décarcasser pour améliorer nos conditions de vie ou du moins empêcher leur dégradation, faites-en une photocopie (ou même plusieurs si vous le pouvez, vu la diffusion forcément restreinte de ce document) en y indiquant vos coordonnées et faites suivre l'original. Du nombre de réponses que je recevrai dépendra l'action ou ...l'inaction; on saura dans quelque temps si cet écrit n'aura été qu'un pétard mouillé ou si, au contraire, il aura servi de déclencheur pour une action collective future que j'appelle de tous mes voeux.                                                      

(CE/23/08/95)